La complaisance volontaire et délibérée à la servitude, n’a jamais atteint la force et l’extension qu’une science de l’information, par ses techniques, lui confère aujourd’hui. Cette science, c’est l’informatique : elle asservit qui s’en sert, sans plus pouvoir s’en désolidariser. Qu’est-elle donc d’autre qu’une névrose de contrainte ?
La Boétie, dans son Discours de la servitude volontaire, ne traite de rien d’autre que de cet asservissement à ce qu’il nomme le tyran ; mais il précise bien que cette servitude est volontaire, et elle l’est, parce que le sujet qui s’y ordonne le fait par complaisance.
L’informatique n’instaure-t-elle rien d’autre que cette demande complaisante d’une tyrannie ? Asservit-elle le sujet qui s’y soumet à autre chose qu’à un sevrage impossible ?
La Boétie appelle de tous ses vœux un contr’un libérateur. Un tel Héros existe-t-il ? On se le demande en vérité.
L’informatique, névrose obsessionnelle mondialisée - inconscient socialisé s’il en est - ne peut-elle laisser craindre que d’elle ne naissent ces fanatismes, ces compulsions pulsionnelles, dont se soutiennent aussi les névroses de contrainte, qui ne sont toutefois que singulières ? Singularité qui en limite les symptômes, au sujet qui en souffre et qui, par cette souffrance, en épargne, en défend même le social.
Ces questions cruciales, et d’autres encore, sont traitées dans ce numéro de notre revue Surgence.